Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/445

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gée de se séparer d’eux ; qu’elle les charge de leur témoigner sa satisfaction, et qu’elle conservera toujours le souvenir de leur belle conduite, de leur dévouement à supporter les fatigues et les privations dont elles ont été accablées pendant ces circonstances malheureuses.

Le roi transmet pour la dernière fois ses ordres aux braves troupes de la garde qui l’ont accompagné : c’est de se rendre à Paris, où elles feront leur soumission au lieutenant-général du royaume, qui a pris toutes les mesures pour leur sûreté et leur bien-être à venir. »

Cette dernière phrase était remarquable ; elle semblait prouver qu’entre Charles X et le duc d’Orléans il existait des rapports tels que le premier de ces deux princes avait droit de compter entièrement sur le second. C’est ce que conclurent de l’ordre du jour plusieurs officiers, qui crurent posséder alors le secret des continuels messages de M. Alexandre de Girardin. Ils pensèrent que Charles X ne s’en serait pas reposé avec autant d’abandon sur le lieutenant-général du soin de leur bien-être et de leur avenir, s’il n’avait eu pour cela des raisons sérieuses. Plus tard, leur surprise fut grande lorsqu’ils apprirent que la garde était licenciée.

Ce fut le 4 août, vers dix heures du matin, que la famille royale quitta le château de Maintenon. La duchesse de Noailles parut sur le seuil en pleurant. La Dauphine donnait sa main à baiser aux officiers, et leur disait d’une voix entrecoupée de sanglots : « Mes amis, soyez heureux ! » Les commissaires étaient partis pour Dreux, afin d’y préparer des lo-