Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/484

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pairs de la création de Charles X. Je ne suis pas suspect de faiblesse pour les fournées, et vous savez que j’en ai combattu même la menace, mais nous rendre les juges de nos collègues, mais rayer du tableau des pairs qui l’on voudra, toutes les fois qu’on sera le plus fort, cela ressemble trop à la proscription. Veut-on détruire la pairie ? Soit. Mieux vaut perdre la vie que la demander. »

Après ces paroles qui faisaient honte à l’assemblée de sa patience dans l’abaissement, l’orateur cherche quelle forme de gouvernement est désormais applicable à la France. La république ne lui paraît pas possible ; mais la monarchie l’est-elle aux conditions qu’on lui fait ? « La monarchie, s’écrie-t-il, sera débordée et emportée par le torrent des lois démocratiques, ou le monarque par le mouvement des factions. »

Avant de passer à la solution la meilleure, selon lui, du problème formidable posé devant la France, M. de Chateaubriand rend hommage à l’héroïsme du peuple de Paris.

« Jamais, dit-il, défense ne fut plus juste, plus héroïque que celle du peuple de Paris. Il ne s’est point soulevé contre la loi, mais pour la loi ; tant qu’on a respecté le pacte social, le peuple est demeuré paisible. Mais lorsqu’après avoir menti jusqu’à la dernière heure, on a tout à coup sonné la servitude ; quand la conspiration de la bêtise et de l’hypocrisie a soudainement éclaté ; quand une terreur de château organisée par des eunuques, a cru pouvoir remplacer la terreur de la république et le joug de fer de l’Empire, alors ce peuple