Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/488

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J’accepte, sans restriction ni réserve, les clauses et engagements que renferme cette déclaration, et le titre de roi des Français qu’elle me confère, et je suis prêt à en jurer l’observation. »

Le duc se lève alors, ôte son gant, se découvre, et prononce la formule de serment, que lui remet Dupont (de l’Eure) :

« En présence de Dieu, je jure d’observer fidèlement la charte constitutionnelle, avec les modifications exprimées dans la déclaration ; de ne gouverner que par les lois et selon les lois ; de faire rendre bonne et exacte justice à chacun selon son droit, et d’agir en toute chose dans la seule vue de l’Intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français. »

Au milieu des cris de Vive le roi ! qui accueillent ces paroles, Louis-Philippe signe les trois originaux de la charte et de son serment, qui doivent être déposés aux archives du royaume et dans celles des deux chambres. En ce moment, les quatre maréchaux déploient les attributs de la royauté : le sceptre, la couronne, l’épée et la main de justice. On enlève le pliant sur lequel le prince s’est assis, et le nouveau roi monte alors sur le trône, se couvre, et fait signe qu’il va parler :

« Je viens, dit-il, de consacrer un grand acte. Je sens profondément toute l’étendue des devoirs qu’il m’impose. J’ai la conscience que je les remplirai. C’est avec pleine conviction que j’ai accepté le pacte d’alliance qui m’était proposé.

J’aurais vivement désiré ne jamais occuper le trône auquel le vœu national vient de m’appeler ;