Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/253

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parti français, un moment ressuscité, soit qu’il ignorât le secret de la politique dont ce parti était le jouet, soit que, dans l’exagération de ses haines, il enviât à la France l’honneur d’un vote favorable, quoique stérile. Un mouvement orangiste qui éclata, dans la ville de Gand, fut attribué à l’ambassadeur anglais, et aussitôt réprimé.

Ce qui est certain, c’est que le jour même où le congrès allait se décider, lord Ponsonby faisait traduire par un de ses secrétaires, M. Oury, un memorandum dirigé contre l’élection du duc de Nemours, et qu’il se disposait à aller lire à l’assemblée.

M. Bresson, de son côté, pour faire pencher la balance en faveur du prince français, donnait communication au congrès d’une lettre de M. Sébastiani. Il était dit que le gouvernement de Louis-Philippe n’adhérait pas au protocole du 20 janvier, et qu’il considérait le consentement libre des deux états comme nécessaire pour la solution de toutes les difficultés entre la Hollande et la Belgique. Cette déclaration était trompeuse, ainsi que la suite le prouva ; mais l’effet n’en fut pas moins décisif. On crut encore une fois aux sympathies du gouvernement français.

Des messagers allaient et venaient sans cesse du palais des représentants à l’hôtel de lord Ponsonby, qui brûlait d’impatience et se plaignait amèrement des retards de son traducteur. Enfin, le travail était près d’être terminé, et la voiture de l’ambassadeur anglais l’attendait, lorsqu’on vint lui apprendre que ç’en était fait, et qu’à un second tour de scrutin, l’assemblée, à la majorité d’une voix,