Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/256

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sif qu’il léguait au ministère de lord Grey. Ici les tories, ardents à la vengeance là les whigs, absorbés par le soin de se faire absoudre de leur bonheur ; au-dessous, les radicaux insultant à la défaite des premiers, menaçant les seconds de leur appui, entraînant le peuple à leur suite ; et pour prétexte à ces déchirements, la réforme électorale, fatal problème, sacrifice fait à l’inconnu, première atteinte portée par le génie des innovations modernes à cette aristocratie anglaise par qui vivait l’Angleterre.

De là pour les Anglais impossibilité absolue de faire la guerre, d’y songer même. De sorte qu’en attirant à elle la Belgique, la France leur eût infligé la double humiliation de leur impuissance constatée et de leurs menaces punies. Aussi s’empressèrent-ils de bénir la fortune. Plus que jamais M. de Talleyrand put se croire un homme de génie : il était populaire à Londres.

Quant aux Belges, menacés par M. Bresson, trompés par M. Sébastiani, trompés au moyen de M. de Loevestine, humiliés, rebutés, ils accusèrent la France de tous les maux où ils se voyaient replongés, et séparant peu, comme il arrive souvent, la nation française du gouvernement qui la représentait, ils lui jurèrent dès ce moment la même haine qui animait déjà contre elle l’âme de tout fidèle Espagnol.

Pendant ce temps, une horrible tempête se formait au nord et menaçait la Pologne éperdue. Investi du souverain pouvoir, Chlopicki ne l’avait exercé comme on l’a vu, que pour arrêter la marche ascendante de la révolution. Plein de respect