Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/322

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rait de Modène, qu’il serait donné dans la maison même de Menotti. Le complot devait éclater le 7 février ; mais des indices trop certains étaient venus prouver aux conspirateurs qu’on était sur la trace de leurs projets. Il y avait parmi eux un citoyen, nommé Ricci, bon Italien, mais servant dans les gardes du duc de Modène, et fils d’un homme désigné d’avance aux ressentiments des conspirateurs. On raconte que, tremblant pour la vie de son père, Ricci l’alla trouver quelques jours avant l’explosion du complot, pour le supplier de s’absenter de Modène dans la journée du 7 février. Surpris des instances de son fils, cet homme conçut des soupçons qu’il s’empressa de communiquer au prince. Ricci fut mandé au palais, accablé de menaces, et on croit que, si ses aveux ne trahirent le nom d’aucun de ses amis, ils compromirent du moins le Succès du hardi projet qu’ils avaient formé. Plus tard, du reste, les rancunes mal éteintes du duc fournirent au malheureux jeune homme l’honneur d’une noble expiation.

Quoi qu’il en soit, jugeant que le complot était éventé, à certaines mesures inusitées et notamment à celle qui ordonnait au brave général Zucchi de quitter Modène, Menotti et ses compagnons résolurent de précipiter le dénoûment.

Le 3 février une agitation inaccoutumée régnait à Modène. Tandis que, d’une part, les conjurés faisaient leurs préparatifs en toute hâte et avec une héroïque témérité, de l’autre, le duc de Modène donnait des ordres empressés, fortifiait son palais et consignait les troupes dans les casernes. A huit