Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/329

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ministre des affaires étrangères s’engagea à répondre en ce sens.

En effet, le maréchal Maison, ambassadeur de France à Vienne, fut chargé de présenter à l’Autriche une déclaration qui lui interdisait, en termes formels, l’entrée des Etats-Romains. À cette espèce d’ultimatum au bout duquel était la guerre, l’Autriche répondit non-seulement avec fermeté, mais avec insulte. Gardien de l’honneur de son gouvernement, et convaincu que la France ne pouvait sans s’avilir laisser fouler aux pieds un principe qu’il avait mission de faire respecter, le maréchal fit sur-le-champ connaître au cabinet du Palais-Royal la réponse du ministre autrichien. En même temps il écrivit au général Guilleminot, ambassadeur de France à Constantinople, que c’en était fait de la paix du monde ; que la France était forcée décidément à tirer l’épée, pour soutenir l’honneur d’une déclaration repoussée avec menace ; que les moments étaient précieux, et qu’il fallait se hâter de chercher partout des ennemis à la Russie.

Le général Guilleminot ne pouvait hésiter. Depuis la révolution de juillet, la situation de l’ambassade française à Constantinople était difficile. Au moment de la révolution qui avait précipité Charles X de son trône, la Russie avait pour ministre plénipotentiaire auprès de la Porte M. de Ribeaupierre. C’était un de ces Russes aux manières élégantes, et un homme de salon, avant tout ; mais cela le l’empêcha pas de laisser éclater contre le régime qui venait de prévaloir eh France une haine dont la bienséance ne modéra pas toujours les emporte-