Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vaux. Bientôt parurent des dragons et des gendarmes, envoyés à leur poursuite, et commandés par M. Carrelet, loyal officier qui n’épargna rien pour adoucir la rigueur de sa mission. Résister était impossible les malheureux réfugiés rentrèrent à Lyon, le désespoir dans l’âme.

Quelques jours après, MM. Misley et Linati arrivèrent à Marseille, prêts à s’embarquer pour l’Italie. Ils avaient frété un navire, et possédaient douze cents fusils, deux pièces de canon, des munitions. A eux s’étaient joints plusieurs Italiens qu’appelait à son secours la patrie menacée le comte Grilenzoni (de Reggio), l’avocat Mantovani (de Pavie), le lieutenant Mori (de Faënza), le docteur Franceschini. Le jour de l’embarquement était arrivé, lorsque une dépêche télégraphique vint tout-à-coup porter au préfet des Bouches-du-Rhône, M. Thomas, l’ordre d’arrêter les proscrits. Aussitôt défense de mettre à la voile leur fut signifiée, et l’on mit sous le séquestré le bâtiment qu’ils avaient frété. De semblables violences furent exercées à l’égard de M. Visconti (de Milan) et de l’illustre. général Guillaume Pépé, qui, depuis son arrivée à Marseille, s’était vu sans cesse enveloppé d’espions, ainsi que les officiers attachés à sa fortune.

Et pendant ce temps, les Autrichiens envahissaient insolemment l’Italie ; une bande de jeunes patriotes, armés pour la plupart de fusils de, chasse, courait à Novi se faire accabler par le nombre ; Marie-Louise était rétablie dans son duché ; le duc de Modène, entouré de baïonnettes étran-