Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/347

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Mais la place n’était pas tenable. Démantelée en 1815 par les Autrichiens qui avaient seulement conservé la vieille enceinte, après en avoir fait sauter les saillants, elle n’était protégée que par une citadelle étroite et à demi-ruinée. Le général Geppert, qui s’avançait pour la réduire, était le même qui en 1815 l’avait occupée. Elle était à la veille d’être attaquée par terre et par mer ; et la nombreuse armée qui la menaçait tramait à sa suite, outre un matériel considérable, un équipage à la congrève. La garnison ne se composait que de huit cents hommes de troupes de ligne, d’une compagnie de canonniers et de quelques centaines de volontaires. Le général Armandi, ministre de la guerre, essaya néanmoins des préparatifs de défense. Le général Busi, qui commandait sous lui, donna ordre de monter à la pointe du môle une batterie qui donnait un double rang de feux sur l’entrée du port. L’ennemi approchait : bientôt tout fut confusion dans la ville. Ici, c’étaient des commerçants furieux de leurs périls. Là, c’étaient les patriotes enthousiastes qui demandaient à grands cris l’emploi des moyens décisifs. Les uns, avec cet emportement naturel aux partis dans le malheur, reprochaient au gouvernement provisoire sa mollesse, ses illusions, et de n’avoir pas su compromettre la révolution pour la sauver, de n’avoir pas cru assez fermement au salut de l’Italie. Les autres parlaient de pousser les choses à l’extrême et de transporter la résistance dans les montagnes de l’Apennin, inaccessible à des troupes régulières. Au milieu de ce mouvement, MM. Vicini, Armandi, Orioli, Sil-