Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/407

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cole no 1. D’où les cinq Puissances tiraient cette conclusion étrange qu’à elles seules appartenait désormais le droit de régler le sort de la Belgique, et qu’en consentant à la suspension d’armes, ce dernier pays s’était engagé non-seulement envers la Hollande, mais envers les cinq grandes Cours.

De sorte qu’il avait suffi d’une allégation sans preuves, d’une puérile équivoque, pour élever ce qui n’était d’abord qu’une médiation philanthropique à l’importance d’un arbitrage n’admettant ni résistance ni appel. Voilà pourtant à quelles petites ruses d’écolier se réduit l’habileté de tous ces grands esprits dont le commun des hommes salue avec ébahissement la profondeur et la portée !

Quoi qu’il en soit, l’usurpation était proclamée : il ne restait plus qu’à la mettre en action. C’est ce que fit la Conférence dans son protocole du 20 décembre, qui déclara le royaume uni des Pays-Bas dissous, et provoqua, de la part du roi Guillaume, une protestation que nous avons rapportée.

Mais sur quelles bases s’opérerait cette séparation qu’on venait de consacrer diplomatiquement ? Et quelles seraient les limites respectives des deux pays ?

En ce qui concernait la division territoriale, trois points étaient en litige.

Le roi de Hollande rappelait que, dans les négociations du congrès de Vienne, il avait reçu le grand-duché de Luxembourg en compensation des pays de Nassau qu’il avait cédés. Il réclamait conséquemment cette province au nom de la maison de Nassau et au nom de la confédération germanique. Mais à