Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/409

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La troisième question était relative à la possession de la rive gauche de l’Escaut. Ici les prétentions de la Belgique n’étaient fondées ni sur les traités, ni sur un énergique et incontestable assentiment de la population ; seulement, les Belges avaient à invoquer en leur faveur toutes les lois des convenances, car il était manifeste que, privée de la possession de la rive gauche de l’Escaut, la Belgique allait rester découverte de ce côté sans compter que la libre navigation du fleuve, en ce cas, devenait une stipulation tout-à-fait illusoire. D’ailleurs, si on laissait les Hollandais maîtres de la rive gauche, c’est-à-dire de toutes les écluses construites pour l’écoulement des eaux de la Flandre ci-devant autrichienne, qui empêcherait Guillaume d’inonder à volonté le sol dont se composerait le territoire belge ?

À ces trois questions territoriales s’ajoutait une question financière. Quelle devait être, dans le paiement des dettes contractées par les deux pays réunis, la part afférente à chacun des deux pays séparés ? Fallait-il, dans le partage de ces dettes, avoir égard, oui ou non, à leur origine ?

Telles étaient les difficultés qu’en vertu de son omnipotence usurpée, la Conférence avait à trancher. Et elle n’hésita pas à le faire dans un sens contraire aux plus chers intérêts de la Belgique.

En effet, dans son protocole du 20 janvier 1831, elle décida : 1o « que les limites de la Hollande comprendraient tous les territoires, places, villes et lieux qui appartenaient à la ci-devant république des provinces-unies des Pays-Bas en l’année 1790, »