Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/410

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ce qui était résoudre implicitement en faveur de la Hollande la question du Limbourg ; 2o « que le grand-duché de Luxembourg, possédé à un titre particulier par les princes de la maison de Nassau, faisait et continuerait à faire partie de la confédération germanique. »

Quelques jours après, dans le protocole du 27 janvier, la Conférence achevait la ruine de la Belgique, en lui refusant implicitement la possession de la rive gauche de l’Escaut, et en faisant la proposition qu’on mît à la charge des Belges les 16/51 des dettes du royaume prises en masse et sans acception d’origine.

Reconnaissant alors une compétence qu’il avait d’abord niée, Guillaume adhéra aux bases de séparation posées dans les protocoles des 20 et 27 janvier.

La Belgique, au contraire, protesta. Vaine résistance ! Les diplomates de Londres répondirent que les arrangements arrêtés par eux étaient « des arrangements fondamentaux et irrévocables,[1] » déclaration qu’ils renouvelaient, deux mois plus tard, en y ajoutant des menaces ![2]

Protocole du 19 février 1831, signé : Esterhazy, Wessemberg, Talleyrand, Palmerston, Bulow, Lieven, Matuszewicz.

  1. M. Nothomb a écrit sur la révolution belge un livre où il a fait preuve de sagacité et de talent. Malheureusement, il y a beaucoup de diplomatie dans ce ouvrage, qui n’est, au fond, qu’une justification embarrassée des actes de la Conférence de Londres. M. Nothomb cite dans son livre une partie du protocole du 19 février, mais il n’a garde d’en citer la partie la plus importante, c’est-à-dire celle où les cinq Puissances parlent de leur arrangements fondamentaux et irrévocables. L’omission est significative ! M. Nothomb a été obligé, pour n’avoir pas à condamner la Conférence, de tronquer l’histoire.
  2. Protocole no 22, 17 avril.