Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/427

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neutralité, de concert avec l’Angleterre, l’Autricbe, la Prusse et la Russie, et, les circonstances étant pressantes, obtempère à la demandé du roi des Belges. Il fera respecter les engagements pris d’un commun accord avec les grandes Puissances. »

Le gouvernement français, après avoir laissé violer partout le principe de non-intervention en était venu de la sorte à le violer directement lui-même. Et il avait soin de déclarer que, s’il intervenait en Belgique, ce n’était point pour y soutenir le principe révolutionnaire, mais bien pour faire respecter les volontés du conseil amphyctionique séant à Londres. Puis, craignant que ce ne fut pas assez de cette humilité éclatante il donna ordre sans retard à M. de Talleyrand de demander l’agrément de la Conférence, en faisant valoir le motif d’urgence qui avait forcé le cabinet du Palais-Royal à devancer l’autorisation des quatre grandes Cours[1].

L’indignation fut profonde dans toute la Hollande, quand on y apprit que les Français intervenaient dans la querelle, au nom de la Conférence. Car cette couleur donnée à l’intervention la rendait manifestement inique. La conduite de Guillaume, en cette circonstance, avait été peu loyale à l’égard de la Bel-

  1. Protocole n° 31 : Dans la réunion du 6 août, lord Palmerston informa la Conférence que le gouvernement britannique avait donné à une division de la flotte l’ordre de se rassembler aux Dunes. Le prince de Talleyrand annonça que, sur la demande du roi des Belges, le gouvernement français s’était décidé à faire marcher une armée au secours de la Belgique. La Conférence déclara que l’entrée des troupes françaises en Belgique serait regardée comme ayant eu lieu, non dans une intention particulière à la France, mais pour un objet vers lequel les délibération communes seraient dirigées. »