Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/436

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vous avez trouvé l’invasion autrichienne déjà commencée ? Qui ne sait que le ministère Laffitte est tombé en menaçant l’Autriche ; et que vous, au contraire, vous n’êtes montés au pouvoir que dédaignés et menacés par elle ? L’évacuation des États-Romains, vous l’avez demandée au mois de mars, et obtenue au mois de juillet, c’est-à-dire après le supplice de Menotti et de ses compagnons, après le rétablissement de Marie-Louise à Parme après l’occupation brutale de Ferrare, après la convention d’Ancône, après les confiscations, les proscriptions, les emprisonnements lorsque l’Autriche en un mot n’avait plus rien à faire en Italie ! Vous avez ainsi, et sans parler du côté odieux de cette tolérance, consacré vous-mêmes la domination de l’Autriche sur la péninsule italique, domination jugée de tout temps si contraire aux intérêts français, domination que durant trois cents ans nos pères ont combattue, et qui, en 1629, faisait courir aux armes jusqu’au faible Louis XIII. Faut-il vous suivre en Belgique ? Il ne s’agissait pas de la conquérir ; il s’agissait de l’accepter. Et certes, notre folie a été grande de faire violence aux Belges pour les empêcher de disposer d’eux-mêmes en notre faveur. Mais, dites-vous, l’Angleterre nous aurait retiré son amitié. Si elle met un tel prix à son amitié, sa haine nous serait moins funeste. Vous, cependant, vous avez abandonné la Belgique, et vous l’avez, abandonnée en l’irritant. Que le prince Léopold soit sujet de l’Angleterre, ce n’est pas ce qui nous afflige. Mais son élection a eu cela d’incontestablement funeste qu’elle a démontré la supériorité de la diplomatie