Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/470

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de cette redoutable milice. Tout se réunissait donc pour entraîner la chute de Varsovie, et chaque pas que faisait la Pologne vers sa ruine, correspondait à l’affaiblissement de l’élément démocratique.

Avant de commencer l’attaque, Paskéwitch voulut tester un arrangement ; et le général Berg se présenta aux avant-postes où il eut une entrevue avec Prondzynski, mais le conseil des ministres et Krukowiecki lui-même ayant déclaré qu’on ne traiterait que sur les bases du manifeste, ce qui équivalait à une rupture, le feld-maréchal ordonna l’attaque pour le lendemain 6 septembre, et il y prépara ses troupes en leur faisant distribuer d’énormes rations d’eau-de-vie. Car les Russes sont de bons soldats, durs à la fatigue et obéissants jusqu’à la mort ; mais ils manquent de cet élan nécessaire à un aussi terrible assaut.

A la pointe du jour, les Russes ouvrent un feu de deux cents pièces de canon. Au moment où, à leur droite, Murawieff et Strantmann attaquent Uminski, les colonnes de Kreùtz et de Luders débouchent du centre, se jettent sur les retranchements à la gauche de Wola et enlèvent deux redoutes ; mais comme elles s’emparent de la batterie 54, le lieutenant Gordon met le feu aux poudres et se fait sauter avec l’ennemi. Wola est alors attaqué de revers par les troupes victorieuses et de front par les généraux du corps de Pahlen qui précipitent à l’assaut leurs soldats ivres, après avoir battu les remparts avec cent quinze pièces de gros calibre. Assaillie sur tous les points à la fois, la garnison de Wola, trop faible se, ramasse et se retranche dans l’église, où son vieux