Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/474

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Nous seuls pouvons signer sa sentence de mort. Quiconque veut la signer doit sortir de cette enceinte. » Precizewski lui succède ; il invoque le Dieu tout-puissant, et montrant son sabre : « Jamais, dit-il, ma main ne s’est sentie plus habile à le manier. » — « Rassemblons les généraux, dit Niemojowski, chargeons du commandement celui qui aura le plus de foi dans notre cause, et ne donnons pas par un trait de plume un démenti solennel à nos protestations. » Le palatin Ostrowski appuie cette motion, et il ajoute : « Il faut armer les habitants de Varsovie, et nous présenter avec eux sur les remparts. Nous tiendrons l’ennemi en respect jusqu’à ce que nous ayons entouré la ville de retranchements, ce qui pourra se faire cette nuit même. » Le général Prondzynski demande alors la parole ; mais on refuse de l’entendre, et le maréchal de la Diète, Ostrowski, déclare qu’il lèvera plutôt la séance et quittera le fauteuil. Szaniecki s’écrie aussitôt : « Sortons de Varsovie, quand les Russes y entreront. Allons chercher dans notre pays une autre capitale, et si toutes nos villes sont occupées par l’ennemi, dispersons-nous dans le monde plutôt que de nous déshonorer. » Un vieillard se présente à la tribune : « C’est la dernière fois dit-il, que je prends la parole, et je finirai sans doute en Sibérie ; mais j’ai l’espoir que toutes les provinces de l’empire russe se soulèveront. Moi, vieillard, je ne verrai pas ce temps ; vous, messieurs ; qui êtes encore jeunes, gravez bien dans votre cœur que la Pologne ne doit avoir d’autres limites que le Dnié-