Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/494

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La question commerciale et financière n’était donc pas résolue, à tout prendre, au détriment de la Belgique. Il en fut autrement de la question territoriale, parce qu’ici la Conférence avait pour principal but de faire revivre, contre la France, la pensée qui, au congrès de Vienne, avait déterminé la formation du royaume des Pays-Bas.

Pour cela, il, y avait trois choses à faire, la séparation des deux pays étant maintenue : 1° déclarer la Belgique neutre, et lui donner la partie septentrionale du Luxembourg, de manière à ce que la frontière française, depuis Longwi jusqu’à Givet, fut emprisonnée par la neutralité belge ; 2° assurer au roi de Hollande une partie assez considérable du Luxembourg pour qu’il restât membre de la confédération germanique ; 3° donner à la Hollande, non seulement ce qu’elle possédait, en 1790, dans le Limbourg, c’est-à-dire la moitié de Maëstricht, Venloo et 55 villages ; mais encore tout le territoire qui pouvait lui permettre, en s’étendant le long de la Meuse, d’acquérir une consistance continentale et de former contre la France une forte barrière.

Eh bien, tout cela fut décidé par le traité des 24 articles. Et la décision fut prise à l’unanimité ! La signature de M. de Talleyrand, depuis le commencement de ce siècle, n’avait manque a aucun des actes funestes à notre pays.

Ici se termine, dans ce qu’il avait eu de plus important, de plus héroïque et de plus orageux, le mouvement européen que la révolution de 1830 avait enfanté. Au plus vaste bouillonnement dont