Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/79

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dominante. Il songea donc uniquement, bien que le plus riche des souverains de l’Europe, à faire régir d’une manière fructueuse les nouveaux domaines de son fils.

De là, pour les hommes du pouvoir, la nécessité d’assurer à madame de Feuchères une protection dont nous aurons à raconter les scandales. La baronne fut invitée à la cour, et y reçut un accueil dont, le lendemain, tout Paris s’entretenait avec stupeur. Les cris de l’opinion rendant une enquête inévitable, une instruction fut commencée à Pontoise dans le mois de septembre, mais rien ne fut négligé pour assoupir l’affaire. Le conseiller-rapporteur, M. de la Huproie, se montrait résolu à trouver la vérité ; on le mit soudainement à la retraite, et la place de juge qu’il désirait depuis long-temps pour son gendre lui fut accordée. Le dossier passa en d’autres mains.

On verra dans la suite quel parti surent tirer de tant de circonstances sujettes à controverse, l’éloquence de M. Hennequin et les ressentiments du parti légitimiste.

La cour cessa bientôt d’être inquiète de tout le bruit qu’on faisait autour d’elle une chose la tourmentait, cependant. Elle n’ignorait pas qu’il y avait, depuis long-temps, dans la maison de Condé, un secret dont deux personnes étaient toujours dépositaires. Ce secret avait été confié par le duc de Bourbon, lors de son séjour à Londres, à sir William Cordon, écuyer du prince régent, et au duc de la Châtre. Après leur mort, M. de Choulot avait reçu les confidences du prince, qui, à la suite d’une