Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/193

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Comment peindre la fureur qui, à ces nouvelles funestes, s’empara des Romagnols ? Les gémissements des victimes de Forli et de Césène éveillèrent dans toute l’Italie un écho formidable, et malheureusement le nom du gouvernement français se trouvait au fond de chaque cri de malédiction ou d’angoisse.

Le cardinal Albani n’osa pas marcher sur Bologne sans autre armée que celle qui venait de se signaler par de tels exploits. Le secours des Autrichiens fut pour la seconde fois invoqué. Leur intervention était, depuis long-temps, chose convenue entre la cour de Vienne et la cour de Rome. Ils fondirent donc sur Bologne, au nombre de six mille, traînant au milieu d’eux les papalins, devenus l’objet d’une haine si universelle et si juste. La plus sévère discipline avait été prescrite aux troupes autrichiennes : elle fut strictement observée. De sorte que les Autrichiens parurent presque des amis à ceux qu’ils venaient repousser dans la servitude. On fit honneur de ce résultat à la dextérité de M. de Metternich, on lui attribua l’intention d’accoutumer les Italiens à la domination autrichienne, mais sa politique fut soudainement déjouée par une mesure qu’on était loin d’attendre du gouvernement français.

Depuis quelque temps, Casimir Périer avait l’œil fixé sur les affaires d’Italie. Non qu’il fut touché de l’oppression qui pesait sur les états du pape, mais l’ambition de la cour de Vienne l’inquiétait : il au-

    si les faits ne reposaient ici sur des témoignages irrécusables. On peut voir, à ce sujet, une excellente brochure de M.le comte Mamiani, intitulée : Précis politique sur les derniers événements des États Romains.