Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/410

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pu indiquer la demeure, fut arrêté sur-le-champ. Girou ne tomba aux mains des agents de l’autorité que le lendemain de l’attentat, et Bergeron que cinq jours après, quoiqu’il ait été établi par l’instruction que ce dernier n’avait pas interrompu l’exercice de ses fonctions dans l’institution à laquelle il était attaché comme répétiteur.

Pendant que Bergeron était conduit de son domicile à la préfecture de police, une voiture de poste, escortée par la gendarmerie, amenait de Chauny dans la capitale le docteur Benoist, républicain avoué. Une dénonciation, imputée à la jalousie d’un confrère, avait signalé M. Benoist comme s’étant rendu à Paris la veille de l’ouverture des Chambres, et l’ayant quitté précipitamment le lendemain. Par une étrange coïncidence, Benoist était l’ami intime de Bergeron, et il fut constaté qu’ils avaient passé ensemble une partie de la journée du 19.

Le prévenu Girou avait été mis en présence de Mlle Boury, qui, sans le reconnaître positivement, lui trouvait quelque ressemblance avec le coupable. Bientôt cette demoiselle fut appelée, ainsi que les autres témoins, à une confrontation dans laquelle figuraient quatre suspects, Bergeron, Benoist, Girou et Lambert. Celui-ci, ouvrier influent par son intelligence et son courage, fut rendu à la liberté, parce qu’aucun des signalements donnés ne se rapportait à lui. Il en fut de même de Girou, quelque temps après. A travers beaucoup de contradictions et d’incertitudes, les principales charges pesèrent sur Bergeron ; mais ces charges n’allaient pas au-