Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/440

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ce cas, elle reprenait le dessus aux yeux de la Conférence, qui, par ses propositions du 11 juillet, avait fait si bon marché du principe de l’évacuation préalable.

Les diplomates belges s’aperçurent du piège, et opposèrent l’artifice à l’artifice. MM. Van de Weyer et Goblet rédigèrent, de concert avec lord Palmerston, des propositions qu’ils communiquèrent à la Conférence, et ils résolurent d’offrir à la Hollande de traiter sur ces bases, qu’ils savaient parfaitement ne devoir pas être acceptées par Guillaume. De sorte que toute cette guerre diplomatique consistait dans les efforts faits par chacune des deux parties pour rejeter sur la partie adverse les torts d’un refus. Car c’est à ce frivole commerce de tromperies, c’est à ce croisement de ruses honteuses que se réduit, dans les monarchies, le génie des hommes d’état !

Quoi qu’il en soit, la politique belge venait de prendre un nouvel aspect, puisqu’en apparence le principe de l’évacuation préalable était abandonné. M. de Meulenaere, ministre des affaires étrangères de Belgique, se retira par pudeur, non par conviction et le général Goblet fut appelé à terminer, comme premier ministre à Bruxelles, ce qu’il avait commencé comme plénipotentiaire à Londres.

Aussi, le 20 septembre 1832, M. Van de Weyer signifiait-il à la Conférence qu’il était prêt à entrer en négociation directe avec la Hollande, et qu’il était muni pour cela de pleins pouvoirs.

Prise au mot, la Hollande recula, ainsi qu’on