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CHAPITRE II.


Lyon. — Situation déplorable des ouvriers en soie : état de la fabrique lyonnaise. – Les ouvriers demandent un tarif ; le préfet de Lyon intervient ; débats ; fixation d’un tarif. — Colère de la majorité des fabricants. — Provocations adressées aux tisseurs. — Revue sur la place de Bellecour ; menaces ; tout se prépare pour une insurrection. — Fatales dissidences entre le général Roguet et M. Bouvier-Dumolard ; aveuglement des autorités. — Topographie de Lyon. — Rassemblement à la Croix-Rousse. — Insurrection — Toute la ville est en feu. — M. Bouvier-Dumolard et le général Ordonneau sont faits prisonniers ; générosité des tisseurs. — Véritable caractère de la lutte. — Combats du 22 ; barricades ; incendies ; la politique prend place dans l’insurrection. — Les ouvriers partout victorieux ; les troupes se retirent par la barrière Saint-Clair. — Les chefs des ouvriers à l’Hôtel-de-Ville : ils partagent le pouvoir avec des hommes de parti. — Adroites manœuvres. — On sème la division entre les insurgés politiques et les ouvriers. — Le peuple embarrassé de sa victoire. — Pauvres veillant en armes sur les hôtels des riches. — Philosophie de ces événements. — Arrivée du duc d’Orléans et du maréchal Soult Lyon. — Conclusion


Pendant que Paris était livré à ces agitations, Lyon couvait la guerre civile. Mais, à Lyon, ce n’étaient pas, comme à Paris, des questions politiques qui entretenaient le trouble dans les esprits et passionnaient les âmes. Le mal y avait des racines plus profondes. Dans le faubourg de la Croix-Rousse une population immense végétait, vouée à un travail pénible et à peu près stérile