Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/121

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vernement de surveiller au moyen de ses délégués les votes et la compétence des corps municipaux ; — un système d’éducation publique tendant à élever les générations dans une communauté d’idées, compatible avec le progrès ; — l’organisation du crédit de l’État ; – l’institution du jury généralisée l’émancipation de la classe ouvrière, par une meilleure division du travail, une répartition plus équitable des produits et l’association ; — une fédération de l’Europe, fondée sur la communauté des principes d’où découle la souveraineté du peuple, sur la liberté absolue du commerce et sur une entière égalité de rapports.

Ces vues étaient développées et justifiées dans un exposé aussi lumineux qu’incisif. Puis, venait la Déclaration des Droits de l’Homme, telle que l’avait présentée à la Convention Maximilien Robespierre[1].

  1. Voici le texte de cette déclaration dont tant de gens parlent sans la connaître :

    Art. 1er. Le but de toute association politique est le maintien des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, et le développement de toutes ses facultés.

    2. Les principaux droits de l’homme sont ceux de pourvoir à la conservation de l’existence et de la liberté.

    3. Ces droits appartiennent également à tous les hommes, quelle que soit la différence de leurs forces physiques et morales.

    L’égalité des droits est établie par la nature la société loin d’y porter atteinte, ne fait que la garantir contre l’abus de la force, qui la rend illusoire.

    4. La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme d’exercer, à son gré, toutes ses facultés elle a la justice pour règle, les droits d’autrui pour bornes, la nature pour principe et la loi pour sauve-garde.

    5. Le droit de s’assembler paisiblement, le droit de manifester ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, sont des conséquences si nécessaires du principe de la liberté de l’homme que la nécessité de les énoncer suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.