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L’évocation de ce nom fameux et terrible fit scandale. De fait, il y avait eu deux hommes dans Robespierre : le philosophe et le tribun. Comme philosophe, il n’avait pas été certainement aussi hardi que Jean-Jacques Rousseau, que Mably, que Fénelon. Mais, comme tribun, il avait amassé contre lui un trésor de vengeances ; supérieur par le dévoûment à ces guerriers de l’ancienne Rome qui se dévouaient aux dieux infernaux, lui, dans un but

    6. La propriété est le droit qu’a chaque citoyen de jouir et de disposer, à son gré, de la portion de bien qui lui est garantie par la loi.

    7. Le droit de propriété est borné, comme tous les autres, par l’obligation de respecter les droits d’autrui.

    8. Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l’existence, ni à la propriété de nos semblables.

    9. Tout trafic qui viole ce principe est essentiellement illicite et immoral.

    10. La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.

    11. Les secours indispensables à celui qui manque du nécessaire sont une dette de celui qui possède le superflu. Il appartient à la loi de déterminer la manière dont cette dette doit être acquittée.

    12. Les citoyens dont les revenus n’excèdent point ce qui est nécessaire à leur subsistance sont dispensés de contribuer aux dépenses publiques ; les autres doivent les supporter progressivement selon l’étendue de leur fortune.

    13. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens.

    14. Le peuple est le souverain ; le gouvernement est son ouvrage et sa propriété ; les fonctionnaires publics sont ses commis.

    Le peuple peut, quand il lui plait, changer son gouvernement et révoquer ses mandataires.

    15. La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté du peuple.

    16. La loi doit être égaie pour tous.

    17. La loi ne peut défendre que ce qui est nuisible à la société ; elle ne peut ordonner que ce qui lui est utile.

    18. Toute loi qui viole les droits imprescriptibles de l’homme est essentiellement injuste et, tyrannique ette n’est point une loi.

    19. Dans tout état libre, la loi doit surtout défendre la liberté publique et individuelle contre l’autorité de ceux qui gouvernent.