Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et, sous prétexte qu’à Koniah son armée manquait de vivres, il annonça qu’il allait se porter en avant. Il eut soin de donner en même temps la liberté au grand-visir, qu’il chargea de demander pour lui au sultan la permission d’arriver jusqu’à Brousse ; acte dérisoire de soumission qui, partout ailleurs qu’en Orient, eût été une ironie insolente et grossière !

Le mouvement d’Ibrahim renversait l’œuvre de M. de Varennes. Plus effrayé que jamais, le sultan sollicita d’une manière furtive les secours de la Russie, entraîné qu’il était vers cette dépendance honteuse, non-seulement par ses inquiétudes, mais encore par les intrigues d’Achmet-Pacha, instrument de l’ambition étrangère. Il importe de noter ici, comme une preuve de l’hostilité sourde qui animait contre les Russes plusieurs des plus hauts personnages de l’empire, que ce fut par un membre même du divan que M. de Varennes fut mystérieusement instruit des démarches nouvelles de Mahmoud. Il se mit aussitôt en mesure de les combattre, et, cette fois encore, les circonstances lui vinrent en aide.

La négociation ouverte à Alexandrie était terminée. Méhémet-Ali avait accueilli le général Mourawieff avec politesse, mais sans s’incliner devant sa médiation. Quant aux propositions du sultan, il les avait nettement repoussées. Il demandait toute la Syrie et le pachalik d’Adana. Halil accepta ces conditions, sauf la sanction du divan, et Méhémet-Ali envoya ordre à son fils de s’arrêter à Kutaya.

Le retour du général Mourawieff à Constantinople où il venait répandre la nouvelle de la paix pro-