Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

malheureuses de l’Orient. Les ennemis de l’influence française n’avaient pas manqué d’en prendre texte pour effrayer Mahmoud sur ce qu’avait de fatalement révolutionnaire notre politique ; et, dans l’esprit d’un réformateur despote, cette mauvaise impression n’avait pu être entièrement effacée par la protection manifeste et sincère dont l’amiral Roussin couvrait la Porte.

Pourtant, comme il fallait en finir, ce fut à la médiation française qu’on eut recours. M. de Varennes n’était plus, depuis la nomination-de l’amiral Roussin, que premier secrétaire d’ambassade. Rechid-Bey depuis Réchid-Pacha, et le prince Vogoridi s’adressèrent à lui, au nom du sultan. Le sultan désirait qu’accompagné de Réchid-Pacha, M. de Varennes se rendît à Kutaya pour y négocier la paix avec Ibrahim. Au point où en étaient les choses, remettre sur le tapis les conditions que l’amiral Roussin avait essayé vainement d’imposer à Méhémet-Ali, c’eût été tout-à-la-fois une faute et une puérilité. La paix ne pouvait plus se conclure qu’au profit de Méhémet-Ali, et la France ne pouvait intervenir dans la négociation qu’en donnant un démenti à la politique adoptée d’abord par son ambassadeur. N’importe, il fallait à tout prix délivrer Constantinople du voisinage des Russes : on ne crut pas acheter leur départ trop cher par la plus éclatante, la plus malheureuse des contradictions. Réchid-Bey et M. de Varennes se mirent en route.

M. de Varennes avait reçu de l’amiral Roussin une lettre qui contenait quelques indications sur