Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/178

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anglaise, et non le gouvernement anglais, qui l’a poussé enfin, ce cri d’émancipation, l’un des plus solennels et des plus puissants qui aient jamais retenti dans le monde. Sans les efforts des quakers et des diverses sectes religieuses dé l’Angleterre, sans leurs prédications et lé mouvement imprimé à l’opinion publique, la résistance opposée à l’immortelle motion de Welberforce n’eût peut-être pas été vaincue. Quoi qu’il en soit, après avoir proclamé l’émancipation des esclaves dans ses propres colonies, lé gouvernement anglais se trouvait amené à vouloir que l’émancipation eût lieu dans les colonies étrangères, et la question d’humanité devenait ainsi pour lui une question d’intérêt. Aussi n’avait-il cessé de poursuivre l’abolition de l’esclavage et la destruction de la traite, avec cette persévérance qui caractérise les Anglais. Après la révolution de 1830, l’occasion lui parut bonne pour faire servir la France à l’accomplissement de ses desseins ; et, le 30 novembre 1831, le comte Horace Sébastiani et le vicomte Granville signaient, au nom de leurs Cours respectives, un traité ayant pour objet la répression de la traite des noirs.

Ce traité portait que, dans des parages qu’il déterminait en les spécifiant, chacune des deux nations aurait le droit de visiter les navires de commerce dé l’autre ; que le nombre des bâtiments à investir de ce droit serait fixé, chaque année, par une convention spéciale ; qu’il pourrait n’être pas le même pour l’une et l’autre nation, mais que, dans aucun cas, le nombre dès croiseurs de l’une ne devrait être de plus du double de celui des croi-