Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/275

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avec politesse, et ne se cacha nullement à lui des ressources militaires sur lesquelles reposait la confiance du pouvoir.

A quelques heures de là, dans la soirée, MM. Gasparin, Duplan, Chégaray, le lieutenant-général Aymar et quelques officiers de l’état-major se réunirent. Le général Aymar était d’avis qu’on fit occuper la place Saint-Jean par les troupes, de manière à interdire à la foule les approches du tribunal. Et que de sang épargné, peut-être, si cette sage opinion eût prévalu Mais M. Chégaray s’empressa de la combattre et l’emporta. Or, il est à remarquer que, dans le cours des événements, l’autorité militaire se montra constamment portée aux mesures les moins violentes, et constamment dominée par l’autorité civile, dont MM. Gasparin et Chégaray personnifiaient l’Implacable vouloir.

Quoi qu’il en soit, dans la. nuit du 8 au 9, les derniers ordres furent portés aux différents corps répandus dans la ville, et le jour se leva sur une cité devenue un camp.

Les troupes ont été disposées de manière à couper la révolte dès le commencement de l’action ; et, pour que tout déserteur puisse être fusillé sur place, on leur a fait prendre leurs drapeaux. Le lieutenant-général est sur la place de Bellecour, le général Fleury à la Croix-Rousse, le général Buchet à l’archevêché, le colonel Dietmann à l’hôtel-de-ville. Chaque soldat a reçu trois paquets de cartouches, et les armes sont chargées. Le 7e léger (c’est une compagnie de ce régiment qui a figuré dans les fraternelles scènes du 5 avril), le 7e léger est en grande