Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/31

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dont il savait à peine relever l’humilité, par son arrogance, sa franchise et ses airs fanfarons. L’arrivée d’un tel homme fut un coup de foudre pour la prisonnière. Elle devina sans peine ce qu’il était à travers les égards qu’il essaya sincèrement de s’imposer, et elle eut peur de lui.

Le commissaire de police Joly avait été aussi envoyé à la citadelle. Il fut logé dans l’enceinte, au-dessous de l’appartement occupé par la princesse. Plus tard, on découvrit, creusés dans le plafond de la chambre assignée à ce commissaire de police, deux sortes d’entonnoirs revêtus de plâtre et allant s’appuyer à une plaque de tôle fort mince, placée un peu en avant du salon dans lequel avaient coutume de se réunir la duchesse de Berri, madame d’Hautefort et M. de Brissac. Était-ce un procédé d’espionnage ? Ce qui est certain, c’est que le gouvernement ne tarda pas à obtenir les renseignements les plus précis. Mais il fallait en pouvoir faire usage. Ce fut la prisonnière elle-même qui en fournit le moyen aux ministres. Le 22 février 1833, elle déposait entre les mains du général Bugeaud la déclaration suivante :

« Pressée par les circonstances et par les mesures ordonnées par le gouvernement, quoique j’eusse les motifs les plus graves pour tenir mon mariage secret, je crois devoir à moi-même, ainsi qu’à mes enfants, de déclarer m’être mariée secrètement pendant mon séjour en Italie.

Marie-Caroline. » _______

Or, voici ce que la princesse écrivait à M. de Mesnard, au sujet de la déclaration qu’on vient de lire :