Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/327

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marchés pour y entrer, craignant, d’une part, que l’absence de sa signature dans un traité où figuraient trois Puissances constitutionnelles, ne trahît aux yeux de l’Europe le secret du rôle subalterne qu’il jouait à Londres, et ravi, d’autre part, de l’occasion qui s’offrait à lui de faire cause commune avec la Grande-Bretagne. Lord Palmerston, le marquis de Miraflores et M. de Moraes Sarmento avaient cru pouvoir se passer de M. de Talleyrand mais dès qu’il s’empressait auprès d’eux, ils n’avaient aucune raison sérieuse pour le repousser, d’autant que l’adhésion de la France fortifiait la cause d’Isabelle et celle de dona Maria. Ils accordèrent donc à M. de Talleyrand la faveur qu’il demandait. Sa signature, qu’il offrait, fut acceptée ; le traité de la triple alliance prit le nom de traité de la quadruple alliance (22 avril 1834) ; et l’on y inséra un quatrième article conçu en ces termes :

« Dans le cas où la coopération de la France serait jugée nécessaire par les hautes parties contractantes pour atteindre complétement le but du traité, sa majesté le roi des Français s’engage à faire, à cet égard, ce qui serait arrêté, de commun accord, entre elle et ses trois augustes alliés. »

Ainsi, la coopération de la France n’était envisagée que comme une éventualité lointaine, subordonnée à des circonstances variables et à des décisions ultérieures qu’il faudrait prendre en commun. Un engagement semblable avait le tort d’être très-vague, et, comme la suite le prouvera, très-compromettant ; mais, en revanche, le nom de M. de Talleyrand avait la gloire de figurer à côté