Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/444

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moi, d’anciens complices de charbonnerie. Je tiens à la main le serment de l’un d’eux, serment à la république. Et ils vont me condamner pour être resté fidèle au mien.

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Si j’avais à parler à Messieurs de la Cour, je leur dirais : Courage ! Il plane ici des souvenirs bien propres à vous réchauffer le cœur. Songez que nous ne sommes qu’à 200 pas de l’Observatoire. Mais songez bien aussi, dirais-je encore, que tout vient en aide à notre cause ; elle a toujours marché d’autant plus vite qu’elle a rencontré plus d’obstacles.

Que les prisons s’ouvrent pour renfermer tout ce qui concerve un cœur libre. Celui qui a mis le drapeau tricolore sur le palais de votre vieux roi[1], ceux qui l’ont chassé de France vous sont livrés pour le compte de votre roi nouveau.

Votre huissier a touché de sa verge noire le courageux député qui le premier a ouvert sa porte à la révolution (M. Audry de Puyraveau). Tout est là.

C’est la révolution en lutte avec la contre-révolution ; c’est le passé aux prises avec l’avenir, avec le présent, l’égoïsme avec la fraternité la tyrannie avec la liberté. La tyrannie a pour elle des baïonnettes, des prisons et les collets brodés de MM. les pairs. La liberté a Dieu pour elle, c’est-à-dire cette force qui pousse le monde, qui éclaire la raison de l’homme et ne lui permet pas de reculer. Il faudra voir à qui restera la vic-

  1. M. Guinard.