Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/464

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dications, de leur ignorance, de leur orgueil, de leur penchant à parodier, sans les comprendre, les passions 1793. Ainsi, parce qu’il était arrivé à un petit nombre d’agitateurs dépourvus d’intelligence et incapables de modération, de se proclamer au hasard républicains, et de définir la république au gré de leurs aveugles colères, on mit en doute si la république n’était pas une chimère ou ne serait pas une calamité. Pour que les esprits sages fussent ramenés à une saine appréciation des choses, il fallait que le parti fût ou parût momentanément dissous, et qu’il se reformât plus homogène, plus studieux, plus calme, plus avancé dans la science des révolutions sociales. Or, à ce parti là, certes, l’avenir pouvait sourire. Car, nous ne saurions trop le répéter : le principe monarchique mis face à face avec le principe électif doit tôt ou tard le dévorer ou être dévoré par lui. Et ce dénoûment, un habile emploi de la corruption peut l’ajourner, non l’empêcher. « Que force reste à la loi ! » disent les gouvernements de fait, dans l’ivresse de leur fortune. Mais à cela, les hommes qui ne croient qu’à l’immortalité de la justice, les hommes droits et sincères répondent : « Qui sait si la loi d’aujourd’hui sera celle de demain ? Il faudra bien que force reste à la vérité. »