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espagnol, les chefs du Cabinet de Saint-James, d’autant qu’il suivait avec jalousie les progrès de l’influence française à la Cour de Madrid. Cette disposition, jointe sans doute à la manière adroite dont la question d’intervention fut posée par les Tuileries, décida l’Angleterre à répondre négativement. C’est ce que Louis-Philippe avait espéré. M. Thiers était vaincu, et il ne lui restait pas même un prétexte pour offrir de nouveau sa démission, que le roi, si elle avait-été isolée, aurait acceptée avec joie.

On refusa donc à l’Espagne les secours qu’elle avait demandés ; mais quand la nouvelle de ce refus parvint à Madrid, M. Martinez de la Rosa n’était plus ministre, et M. de Toréno le remplaçait dans la présidence du Conseil.

Au reste, des événements intérieurs, d’une douloureuse gravité, ne tardèrent pas à détourner de l’Espagne l’attention des ministres français.

Depuis quelque temps le roi semblait ne plus marcher qu’environné d’embûches. Quelques fanatiques avaient ouvert leur âme à de noirs projets, et diverses tentatives de complot, successivement découvertes, firent soupçonner que des poignards étaient aiguisés dans l’ombre. Mais, comme les preuves n’étaient jamais suffisantes, les accusés ne faisaient que passer devant la justice, et l’on voyait s’épaissir les ténèbres autour d’un trône qu’allait désormais assiéger l’épouvante.

Pour ce qui est du roi, il déployait une grande sérénité. Ceux qui s’étudient à rapetisser toute chose, ont prétendu que Louis-Philippe avait mis dans les calculs de sa politique l’affectation du cou-