Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/82

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qui les livra ensuite pieds et poings liés à l’administration ; la Chambre qui entassa emprunt sur emprunt, qui prodigua les fonds secrets, qui maintint tous les priviléges, qui éleva des autels aux basses passions de l’avidité, qui encourage l’agiotage par l’amortissement, qui fit tout graviter vers le centre impur de la Bourse, qui jeta honneur, dignité nationale, trésor public à la voirie des loups-cerviers ; toutes ces Chambres, messieurs… prostituées ! prostituées ! » S’attaquant à la corruption du jour, « ce n’est, poursuivait M. Marrast, un secret pour personne que ces spéculations heureuses dont on a tant abusé, l’année dernière, pour les jeux de Bourse ! Tout le monde se rappelle ces nouvelles connues de la veille et publiées seulement le lendemain, après que d’importantes opérations avaient pu être consommées, La Chambre y était-elle étrangère ? Sans doute. Et pourtant, on affichait dans l’intérieur des séances la cote des fonds, comme pendant à l’ordre du jour ! Vos intentions doivent être excellentes, messieurs, et cependant, vous avez voté dans deux ans plus de fonds secrets que la Restauration n’en a demandé pendant les six dernières années. Vous êtes parfaitement indifférents à la prime des sucres ; et cependant, cette prime s’est accrue, depuis 1830, de 7 millions à 19 ; et, chose étrange, le tiers à peu près de cette somme est partagé entre six grandes maisons, au nombre desquelles marchent en première ligne celle de certains membres que vous honorez de toute votre considération, et notamment celle d’un mi-