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dépensé une ardeur plus fastueuse que féconde. Des propositions sans nombre avaient soulevé d’inutiles débats ; et, par leurs fréquentes collisions, les deux Chambres avaient montré combien sont embarrassés les rouages du mécanisme constitutionnel.

L’abolition du deuil anniversaire du 21 janvier avait, surtout, donné lieu à ces sortes de tiraillements dont le scandale n’est jamais moindre que le danger. La Chambre élective ne voyait dans la fête expiatoire du 21 janvier qu’un outrage à la nation ; la Chambre des pairs n’y voyait qu’un hommage au principe de l’inviolabilité des rois. Après une lutte aussi vive que prolongée, les deux pouvoirs rivaux firent sortir de leur commune impuissance une loi conçue en ces termes : « La loi du 19 janvier 1816, relative à l’anniversaire du jour funeste et à jamais déplorable du 21 janvier 1793, est abrogée. » Loi pusillanime qui laissait dans le doute si ces législateurs inconséquents avaient entendu adopter la révolution ou la proscrire ! Placés devant l’échafaud sanglant de Louis XVI, ils n’osaient continuer la réhabilitation de la victime, et ils s’en dédommageaient en calomniant le bourreau !

Il serait aussi fastidieux qu’inutile de faire parcourir au lecteur le dédale des discussions sans issue qui remplirent les deux sessions de l’année 1833. Mais il importe de s’arrêter à trois décisions législatives qui eurent des conséquences graves, et où l’esprit de la bourgeoisie se montre profondément empreint.

On sait en quoi consiste, dans ce pays, la hiérar-