Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/161

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ment de troupes considérable et l’effectif était loin de répondre aux idées du gouverneur. Vaste plan, faible armée : là fut le mal. Et les événements ne le prouvèrent que trop.

Le passage du maréchal Clauzel en Afrique, depuis le mois de septembre 1830 jusqu’au mois de février 1831, avait été signalé par deux faits qui caractérisaient parfaitement son système. BouMezrag, bey de la province de Titery, ayant prêché contre les chrétiens la guerre sainte le gouverneur avait pris pied à Médeah et remplacé Bou-Mezrag par un Maure algérien nommé Mustapha Ben Omar. Peu de temps après, appelé par Hassan, bey d’Oran, que menaçait une armée marocaine, il avait occupé la ville d’Oran et livré le beylick à Khaïr-Eddin, prince de Tunis. Or, d’une part, Mustapha Ben Omar ne tarda pas à voir se former autour de lui une ligue formidable et, de l’autre, les Tunisiens se créèrent d’implacables ennemis par leur domination aussi avide que cruelle. Si bien que, lorsqu’au commencement de 1831, le général Berthezène fut donné pour successeur au maréchal Clauzel, les avantages mêmes remportés par les Français n’avaient abouti qu’à multiplier les embarras.

Le général Berthezène arrivait, d’ailleurs, avec des idées administratives entièrement opposées à celles du maréchal Clauzel. Celui-ci avait désigné aux efforts des colons la plaine de la Métidja son successeur aurait voulu qu’on se bornât à cultiver les environs d’Alger.

Pour ce qui est du côté militaire de la question, le gouvernement, qui chancelait alors au milieu de