Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/169

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par lui dans le massif d’Alger, et un nom cher aux habitants.

Le gouvernement avait-il résolu l’abandon d’Alger ? Déjà ce doute germait dans beaucoup d’esprits on allait jusqu’à prétendre que c’était là un sacrifice secrètement exigé par les Anglais une commission envoyée en Afrique dans les premiers jours de septembre 1835, et qui se composait de MM. le lieutenant-général Bonnet, d’Haubersaërt, De la Pinsonnière, Piscatory, Reynard et Laurence, vint donner aux appréhensions publiques un consolant démenti, en décidant, après examen fait sur les lieux, que l’honneur et l’intérét de la France lui commandaient de conserver ses possessions sur la côte septentrionale de l’Afrique. Parut l’ordonnance du 22 juillet 1834 : elle confiait le commandement général et l’administration à un gouverneur général relevant de la direction du ministre de la guerre ; elle subordonnait le commandement des troupes à l’autorité du gouverneur général ; elle donnait des chefs spéciaux aux divers services elle appelait la régence d’Alger Possessions françaises dans le nord de l’Afrique : on crut qu’une ère nouvelle allait commencer pour la colonie. Mais la nomination du comte Drouet d’Erlon comme gouverneur général ne répondit pas entièrement à l’attente publique M. Drouet d’Erlon avait soixante-dix ans, et on pouvait craindre que, pour tenir le gouvernail, sa main ne fût plus assez forte.

De fait, son passage en Afrique fut marqué par une oscillation de vues spécialement fâcheuse dans un pays qui demandait, pour être soumis, une po-