Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/237

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provoqua, de la part du maréchal Clauzel, une réplique où perçait l’amertume d’un cœur blessé à jamais.

Là devait se borner tout l’intérêt de la discussion. Les saillies spirituelles de M. Jaubert au sujet d’Alger, « qui nous possédait plus que nous ne le possédions », les attaques de M. Piscatory contre le système de l’occupation illimitée et celles de M. Thiers contre le système de la guerre mal faite, les vagues remarques de M. Guizot, les protestations philanthropiques de M. de Lamartine, tout cela n’éclaira que très-faiblement le problème et eut peu d’influence sur le mouvement de l’opinion.

Les exigences financières du Château étaient à l’ordre du jour : on y revint. Et la royauté eut lieu d’être satisfaite de la générosité des Chambres. Il fut décidé, malgré l’opposition de MM. Garnier-Pagès, Demarçay, Briqueville, à la Chambre des députés, et malgré celle de M. le vicomte Dubouchage à la Chambre des pairs, que la dotation du prince royal serait portée annuellement à deux millions, que les contribuables paieraient un million pour les frais de son mariage, et que le douaire de la princesse serait fixé à 300,000 francs.

C’était trop faire pour une famille on demanda plus encore, on demanda en faveur de la fille aînée du roi, devenue reine des Belges, une dot d’un million. En vain MM. Demarçay, Lherbette, Salverte, Larabit, Charamaule, adjurèrent-ils la Chambre de prendre en considération la misère du peu pie, l’opulence de la maison royale la grandeur des sacrifices déjà consentis en vain réclamèrent-ils de