Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/250

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d’intérêt marquèrent ce voyage. On raconte, par exemple, que, sur le milieu de la route, entre Hanau et Francfort, la princesse, qu’accompagnait l’ambassadeur français, fit arrêter sa voiture en face des hauteurs de Berghem, qui couronnent l’horizon sur la droite. Et, un instant après, un messager envoyé par elle courait dire au duc de Broglie : « M. le duc, Madame la princesse vous prie de porter votre attention sur les hauteurs de Berghem. C’est dans ce lieu que votre grand-père, le maréchal de Broglie, a remporté une victoire mémorable. »

Le 24 mai, la princesse mit pied sur le sol de sa patrie nouvelle, et, le 29, elle entrait à Fontainebleau. Car c’était dans cette ville qui garde le souvenir de tant d’aventures épiques et de tant de chutes illustres, c’était dans ce palais dont les N impériales couvrent les murs, c’était à ce relais placé sur la route qui conduisit Napoléon de Moscow à l’île d’Elbe, qu’on attendait la jeune fille venue d’Allemagne pour donner des héritiers au trône le plus éclatant, mais le plus menacé, de l’univers. À sept heures, la voiture de la princesse dépassa la grille, au bruit des tambours, des acclamations et des fanfares. Louis-Philippe se tenait sur le haut du balcon. À la vue de la princesse, que le duc d’Orléans était allé recevoir au bas de l’escalier, le roi s’avança d’un air pénétré, et, comme elle se penchait pour lui baiser la main, il la releva et l’embrassa avec effusion.

Le lendemain, 30 mai, le mariage fut célébré civilement dans la galerie de Henri II, les témoins