Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/291

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nous n’avons pas besoin de faire autour de nous la tempête. » Aussi la frayeur fut-elle grande au Château. Pendant plus d’un mois, la presse ministérielle épuisa, au sujet du Comité central, tout le fiel de sa polémique, et le Journal des Débats mit à le combattre un emportement furieux. Séparant, dans l’Opposition constitutionnelle, ceux qui avaient donné leur adhésion au comité de ceux qui la lui avaient refusée, le Journal des Débats louait les premiers de leur prudence et rendait les seconds responsables des maux à venir. À l’entendre, le mineur était déjà au pied du trône. Et peu importait, suivant lui, que quelques noms constitutionnels fussent venus s’inscrire sur la liste fatale : « Rien de plus sérieux et de mieux calculé, s’écriait-il dans le numéro du 20 octobre, que le but et l’Intention du parti radical. Il est prêt à revendiquer et à faire valoir tous les avantages de la position qu’on lui a faite. La coalition est son œuvre propre il en a inspiré la pensée il en est l’âme et l’élément le plus vital ; la place qu’il y tient, les noms qu’il y a fait entrer lui en assurent la direction secrète… Ce ne sont pas les programmes, c’est l’énergie des hommes qui les classe et décide la prépondérance. » Dans son numéro du 18 octobre, le même journal avait dit : « Exclure ! On s’exprimait autrement il y a quarante ans ! Et qui exclue-t-on d’abord ? Ce sont les constitutionnels de toutes les nuances, les amis du pouvoir, le tiers-parti, les dynastiques, toute cette Opposition dont, il faut le dire, M. Barrot est la force et l’honneur. » L’accusation était calomnieuse, M. Barrot n’ayant pas été