Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/316

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régulateur, parce qu’il sert de terme de comparaison dans les transactions particulières, parce que c’est, en un mot, le thermomètre sur lequel se mesurent les exigences du capitaliste. Augmenter la valeur du travail, affaiblir la tyrannie de l’argent, diminuer la prime payée à l’oisiveté par un ordre social corrompu, tendre à ranimer dans le pauvre le sentiment de sa dignité, telles étaient les conséquences certaines, bien qu’éloignées, de la mesure en discussion.

Aussi, nul doute sur l’adoption du principe. Mais, pour l’application, à quel système convenait-il de s’arrêter ? On en avait proposé deux.

Le premier consistait à émettre, pour rembourser le capital des rentes 5 pour 0/0, d’autres rentes inférieures, et que néanmoins l’État pouvait vendre, vu le cours du marché, à 100 fr., c’est-à-dire au pair[1]. De sorte que l’État, pour chaque rente de 4 fr. émise par lui, aurait reçu 400 francs, avec lesquels il aurait remboursé le capital d’une rente de 5 fr. ; à moins que les possesseurs d’une rente de 5 francs n’eussent consenti à en toucher seulement une de 4, ce qui, pour l’État, serait revenu au même et lui aurait toujours procuré un bénéfice d’un cinquième.

Le second consistait à émettre, pour racheter le capital des rentes 8 pour 0/0, d’autres rentes inférieures, et coûtant, vu le cours du marché, moins de 100 francs, c’est-à-dire étant au-dessous du pair.

  1. Personne n’ignore qu’émettre un fonds au pair, c’est émettre une rente qui coûte 100 fr. ; et qu’émettre un fonds au-dessous du pair, c’est émettre une rente qui, vu le cours du marché, coûte moins de 100 fr.