Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/378

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de part et d’autre à la lutte prochaine, lorsque tout-à-coup fut lancée une nouvelle dont le ministère avait beaucoup espéré : le drapeau tricolore flottait sur les murs de Saint-Jean-d’Ulloa. Après avoir long-temps, et toujours en vain, demandé justice au gouvernement du Mexique de certains griefs justement élevés par les négociants français, le Cabinet des Tuileries avait enfin recouru à la force. Le président Bustamente ayant repoussé l’ultimatum de la France présenté par le baron Deffaudis, les ports de la république mexicaine avaient été mis d’abord en état de blocus. Mais le Mexique s’obstinant dans ses refus, le contre-amiral Baudin, vaillant homme de mer, était parti avec mission d’en finir ; et le 27 novembre 1838, cinq vaisseaux d’attaque bombardaient le fort de St-Jean-d’Ulloa. Dans l’espace de 4 heures, les cinq vaisseaux avaient tiré 8,000 boulets et 320 bombes ; l’Iphigénie seule, avec ses 30 canons de sabord, avait lancé 3,400 boulets, plus de 4 coups par pièce à la minute la tour des signaux, à St-Jean-d’Ulloa, ne présentait plus que débris ; le Caballero, géant de pierre, était tombé l’ennemi n’avait plus qu’à se rendre. Le général mexicain Rincon occupait Vera-Cruz : le contre-amiral Baudin le fit prévenir, par le lieutenant Doret, que si, dans la matinée du 28, à huit heures, la capitulation n’était pas signée, les Français recevraient le signal de l’assaut. Le général attendit jusqu’au dernier moment, mais il signa. Le fort était remis aux Français, la garnison de Véra-Cruz réduite de 4,000 hommes à 1,000, et une indemnité garantie aux Français qui avaient été forcés de quitter la ville.