Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/427

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hommes politiques venant disposer du sort d’ennemis politiques. La journée du 12 mai vous ayant donné un grand nombre de prisonniers, j’ai un devoir à remplir.

Je déclare donc que tous ces citoyens, le 12 mai, à trois heures, ignoraient notre projet d’attaquer votre gouvernement. Ils avaient été convoqués Il par le comité sans être avertis du motif de la convocation ; ils croyaient n’assister qu’à une revue ; c’est lorsqu’ils sont arrivés sur le terrain où nous avions eu le soin de faire arriver des munitions, où nous savions trouver des armes, que j’ai donné le signal, que je leur ai mis les armes à la main, et que je leur ai donné l’ordre de marcher. Ces citoyens ont donc été entraînés, forcés par une violence morale, de suivre cet ordre. Selon moi ils sont innocents.

Je pense que cette déclaration doit avoir quelque valeur auprès de vous ; car, pour mon compte, je ne prétends pas en bénéncier. Je déclare que j’etais un des chefs de l’association ; je déclare que c’est moi qui ai préparé le combat, qui ai préparé tous les moyens d’exécution ; je déclare que j’y ai pris part, que je me suis battu contre vos troupes ; mais si j’assume sur moi la responsabilité pleine et entière de tous les faits généraux, je dois aussi décliner la responsabilité de certains actes que je n’ai ni conseillés, ni ordonnes, ni approuvés. Je veux parler d’actes de cruauté que la morale réprouve. Parmi ces actes, je cite la mort donnée au lieutenant Drouineau, que l’acte d’accusation signale comme ayant été