Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/431

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d’habileté ; mais, pour la plupart des accusés, il y avait flagrant délit. Ce que les plaidoiries de MMes Dupont et Emmanuel Arago prouvèrent sans réplique et ce qui importait à leur client, c’est que Barbès était complétement étranger à la mort de l’officier Drouineau.

Ce fut le 12 juillet (1839) que la Cour des pairs rendit son arrêt. Il portait acquittement de Bonnet, de Lebarzic, de Dugas, de Grégoire, et condamnation de Barbès à la peine de mort ; de Martin Bernard, à la déportation ; de Mialon, aux travaux forcés à perpétuité ; de Delsade et d’Austen, à 15 années de détention ; de Nouguès et de Philippet, à 6 années de détention ; de Roudil, Guilbert et Lemière, à 5 années de détention ; de Martin et Longuet, à 5 années de prison ; de Marescal, à 5 années de prison ; de Walch et Pierné à 2 années de prison.

Pendant la lecture de l’arrêt qui le livrait à l’échafaud, Barbès était tout entier par la pensée à Martin Bernard, son ami, « Est-il condamné à mort ? demanda-t-il vivement » Et, comme on le rassurait à cet égard, une noble satisfaction brilla dans ses traits. De son côté, Martin Bernard, en apprenant son sort, manifesta le même détachement de soi et les mêmes préoccupations d’amitié.

La rigueur de la peine qui frappait Barbès con-