Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/465

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régulières, ni mœurs politiques, où il n’y avait qu’un maître et des esclaves, un grand homme pouvait-il être autre chose qu’un accident ? « En un tel pays, disait l’orateur, un grand homme replie en mourant son génie après lui, ainsi qu’il replie sa tente, laissant la place aussi vide qu’avant lui, aussi nue, aussi ravagée. » Passant au système adopté par le gouvernement, celui du statu quo : « Je comprends, s’écriait M. de Lamartine, je comprends le système du statu quo pour l’intégrité de l’empire ottoman, avant le traité de 1774, avant le traité de 1792 ; je le comprends encore après 1813 ; je le comprends enfin avant l’anéantissement de la marine turque à Navarin, cet acte de démence nationale de la France et de l’Angleterre au profit de la Russie. Mais, après l’usurpation de la Crimée, le protectorat russe en Valachie et en Moldavie mais après l’émancipation et l’occupation de la Grèce par vos troupes, et les millions de subsides que vous allez encore payer demain à son indépendance ; mais après l’asservissement de la mer Noire aux Russes et la création de Sébastopol, d’où les flottes russes sont en vingt-quatre heures à Constantinople ; mais après les traités d’Andrinople, d’Unkiar-Skélessi, de Kutaya, et le démembrement de la moitié de l’empire par Méhémet et par vous, qui le protégez, le statu quo, permettez-moi de le dire, est une dérision comparable à l’existence dérisoire de la nationalité polonaise. Quoi vous allez armer pour le statu quo de l’empire turc, qui importe, dites-vous, à la sûreté de l’Europe ; et ce