Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/50

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popularité de salon lui monta aisément à la tête et l’enivra. La princesse Thérèse, fille de l’archiduc Charles, lui avait plu il s’insinua dans les bonnes graces du père, devint l’ami du fils et, quand tout lui parut suffisamment préparé pour le succès, il n’hésita pas à se déclarer. L’archiduc Charles parut prêt à accepter la proposition. Mais une autre approbation que la sienne était nécessaire. M. de Saint-Aulaire court chez le ministre autrichien, lui fait part de ce qui se passe, lui montre la lettre de M. Thiers. M. de Metternich, tout en se montrant touché des considérations qu’on faisait valoir auprès de lui, répondit que c’était à la famille qu’il appartenait de décider la question, ce qui ressemblait à un commencement de refus. Et en effet, les objections ne pouvaient manquer. Etait-il digne de l’illustre maison d’Autriche d’accorder le bénéfice de son intimité à un souverain de date si récente et qui avait égaré dans les barricades ses titres de noblesse ? Que penserait d’une telle mésalliance l’aristocratie autrichienne, la plus fière, la plus susceptible des aristocraties de l’Europe ? On assure que, de la part de l’archiduchesse Sophie surtout, l’opposition fut vive. Enfin, la négociation échoua. « Est-il possible d’exposer une princesse au danger de monter dans une voiture à travers laquelle passent des coups de pistolet ? » : voilà de quel prétexte se colora l’outrage lait à la maison d’Orléans.

Surpris, humilié, impatient de couvrir la blessure de son orgueil, le fils aîné de Louis-Philippe se mit en route pour les Cours d’Italie, dont il