Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/91

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éviter la prison, qu’il venait en Suisse chercher un asile qu’il sollicitait par cette raison un permis de séjour ; qu’au surplus ses moyens d’existence étaient assurés par sa famille de manière à ne le faire tomber à la charge de personne.

« Le 4 juillet, Conseil retint une place dans la diligence de Paris à Berne, pour le lendemain, jour où il partit effectivement. Le 8, il était à Besançon ; le 9, à Neufchâtel le 10, il arriva à Berne, où il séjourna jusqu’au 15 août. Il se logea d’abord à l’abbaye des Gentils-Hommes, ensuite à la Croix-Fédérale il s’inscrivit dans le contrôle des étrangers sous le nom de Napoléon Chéli.

Le jour de son arrivée, le 10, Conseil se rendit à midi sur la plate-forme ; c’était un dimanche, on y faisait de la musique, il y avait foule. Là, il lia conversation avec les Italiens Boschi et Primavesi qu’il entendit parler sa langue il leur fit aussitôt entendre qu’il était impliqué dans les procès de Fieschi et d’Alibaud, ce qui, d’après leurs déclarations, excita leur surprise, de la part d’un homme qu’ils voyaient pour la première fois. Conformément aux instructions qui lui avaient été données à Paris, Conseil se rendit au bureau de la police de la ville.

Le permis de séjour lui fut refusé, et Conseil reçut ordre de quitter Berne.

Il n’en continua pas moins à habiter, jusqu’au 22 juillet, cette capitale, sous prétexte qu’il y attendait des fonds demandés à ses parents. Pendant son séjour à Berne, il fréquentait souvent la taverne des Juifs, située dans la rue d’Aarberg, observait, à ce qu’il dit, les réfugiés, selon l’ordre qu’il en avait