Page:Bloy - La Résurrection de Villiers de l’Isle-Adam, Blaizot, 1906.djvu/43

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découvre des filons de marbre dans des chairs vendangées par la syphilis, restitue des comètes aux plus répugnantes calvities, confère la sapidité de l’ambroisie au vomissement.

« Tout le diabolique et tout le divin sont en elle, parce qu’elle fut investie de la curatelle de l’Art à qui tout est nécessaire et qu’elle est à jamais, pour ses pupilles éperdus, « l’Ange gardien, la Muse et la Madone, » devant qui Baudelaire a recommandé qu’on s’agenouillât, dans un poème d’une fatidique beauté.

« Une jauge quelconque n’est-elle pas dérisoire, en présence de cette capricieuse de l’Infini, de cette califourchonnière des Cieux ? Et ceux qu’on nomme les grands critiques, quand ils ne sont pas des pédagogues toujours aberrants, que pourraient-ils bien être, sinon d’autres ivrognes de la Fantaisie, à la recherche de leur propre lit dans des domiciles étrangers ? »