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j. k. huysmans

très-beau, plaintif, un peu précieux, le Gloria est allègre et vénérant, et la deuxième phrase du Graduel « Surge et illuminare Jérusalem » et l’alleluia sont exquis ; à l’Offertoire, le « Reges Tharsis » est lancé droit tel qu’une flèche, et l’on entend jusqu’au dernier vibrement de son parcours ; mais j’ai encore demain pour l’écouter ; une messe basse me suffira aujourd’hui[1]. »

Que dites-vous de cette manière de concevoir l’assistance à la grand’messe ? Ne croirait-on pas qu’il y va comme un expert en sucreries chez un confiseur ? Toutefois son jugement n’est pas aussi ferme que le granit rose. Il lui arrive de lâcher la dragée pour revenir à une praline

    Un ami me fait remarquer que je m’expose ici à paraître de mauvaise foi, le mot « médiocre » s’appliquant non au texte de l’introït, mais à la mélodie. Soit. Pourtant, il m’est difficile d’entrer dans cette distinction. Je veux bien croire que Huysmans a pu penser ainsi, le sachant peu capable de penser autrement que d’une manière successive, mais rien ne me prouve qu’il n’a pas espéré atteindre du même coup le texte même. Cela lui ressemblerait. En tout cas, il y a des mots qui ne peuvent pas être accolés. Que penserait-on, par exemple, d’un ridicule « De profundis » ou d’un pitoyable « Magnificat » ? Aucune musique n’autorise de telles expressions.

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