Page:Bloy - Les Dernières Colonnes de l’Église, Mercure de France, 1903.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
le dernier poète catholique

abandonné qui vous implore. Ne voyez-vous pas que c’est vous qui êtes son image et qu’il vous regarde en pleurant comme « une énigme dans un miroir » ? Que cela soit dit, une bonne fois, dans la langue de saint Paul qui fut l’apôtre des Gentils, à savoir de ceux qui faisaient vomir les saints d’Israël et qui étaient, de son temps, la Canaille immense de l’Humanité.

Comment faire, dès lors, pour n’être pas un catholique, puisque l’expérience nauséeuse et quatre fois séculaire du protestantisme a démontré qu’il n’y a pas d’autre expédient pour être chrétien ?

Arrivé là, le poète des Vaincus… des Écrasés, des Sans-espoir… des Sans-baisers ; des Écœurés, des Trahis, des Pâles et des Désolés ; le poète qui se nomme lui-même l’Empereur du Pavé, le Prince du Bitume, le marquis Dolent de Cherche-Pieu, le comte Flageolant-des-Abatis,… le rôde-la-nuit,…le marque-mal à gueule-tirée, le mâche-angoisse… le cause-tout-haut ; ce poète qui fait peur, à la fin, rencontre natu-